Le comportement du prophète Muhammad (ﷺ)

Parmi toutes les figures historiques que l’Humanité a connues, peu ont laissé une empreinte aussi complète, durable et vivante que celle de Muhammad ibn ʿAbd Allâh (). Envoyé par Dieu comme dernier prophète, il n’a pas seulement transmis un message Divin ; il l’a incarné dans sa personne, ses choix, ses paroles, ses silences. Pour les musulmans, Muhammad (sws) n’est pas un personnage lointain ou figé dans les textes : il est un modèle vivant, un repère moral, un miroir de l’excellence Humaine dans toutes les dimensions de l’existence pour les musulmans.

Le Coran le décrit comme une miséricorde pour les mondes (21:107), et affirme qu’il est pour les croyants un excellent exemple (33:21). Son comportement — al-khulq al-ʿaẓīm, une “noblesse de caractère immense” (68:4) — est l’expression concrète de la révélation divine. Il n’est donc pas seulement un Homme exceptionnel par ses accomplissements, mais un guide intemporel, dont chaque geste, chaque choix, chaque parole porte un enseignement moral pour les générations à venir.

Cet article a pour but de donner la parole aux sources musulmanes elles-mêmes — le Coran, les hadiths, la sîra — pour dresser un portrait bref mais fidèle du comportement du Prophète Muhammad () tel que les musulmans l’ont toujours compris : non pas un roi, ni un philosophe abstrait, mais un serviteur de Dieu dont la vie tout entière fut au service de la vérité, de la justice et de la miséricorde.

Nous y explorerons ses traits de caractère fondamentaux — la patience, l’humilité, la véracité, la compassion — ainsi que sa manière d’être avec les autres : enfants, épouses, pauvres, compagnons, étrangers, ennemis, croyants ou non. L’objectif n’est pas ici de discuter la validité de ces sources selon des critères extérieurs, mais de présenter l’image du Prophète (ﷺ) telle qu’elle est transmise, aimée et suivie par la communauté musulmane depuis plus de quatorze siècles.

Par ailleurs, là où cela est utile ou nécessaire, nous évoquerons certaines questions soulevées dans le monde contemporain, pour y apporter la réponse propre à la tradition musulmane — fondée sur les textes, le contexte, et le sens profond du message prophétique.

Le Prophète Muhammad (ﷺ) ne laissait pas seulement des lois ou des discours : il incarnait chaque valeur qu’il enseignait. Et c’est cette cohérence parfaite entre la foi et l’éthique, entre le message et le comportement, qui continue de faire de lui, pour les musulmans, l’être humain le plus accompli, et le miroir du chemin vers Dieu.

1. Le fondement Divin de son comportement

Le comportement du Prophète Muhammad (ﷺ) ne relève pas d’une simple disposition Humaine ou d’un bon caractère naturel, même s’il fut naturellement noble. Selon la compréhension musulmane, sa conduite est guidée, affinée et protégée par Dieu. Elle constitue une partie intégrante de sa mission prophétique. Il ne se contente pas de transmettre la parole divine : il l’incarne.

1.1. Modèle choisi par Dieu

Le Coran affirme sans équivoque que le Prophète Muhammad (ﷺ) a été choisi par Dieu pour incarner les plus hauts standards moraux (Traduction approximative de la sourate Al Qalam, 68:4):

« Et tu es certes d’une moralité éminente »
(Coran, 68:4)

Ce verset est pour les musulmans la confirmation Divine que la conduite du Prophète (ﷺ) n’est pas seulement admirable : elle est élevée, sublime, parfaite aux yeux de Dieu Lui-même. Il ne s’agit pas d’un jugement humain, mais d’un témoignage céleste.

Le Coran précise aussi que Muhammad (ﷺ) est un modèle universel :
(Traduction approximative de la sourate Al-Azhab, 33:21)

« En effet, vous avez dans le Messager de Dieu un excellent modèle pour quiconque espère en Dieu et au Jour dernier, et invoque Dieu fréquemment. »
(Coran, 33:21)

Cette expression — uswatun ḥasana — ne désigne pas simplement un bon exemple. En arabe, le mot uswa signifie modèle parfait, exemple à suivre dans toutes les dimensions de la vie : croyance, moralité, comportement, relations sociales, endurance face aux épreuves, justice en situation de pouvoir, etc.

Les savants musulmans ont unanimement compris ces versets comme une invitation Divine à suivre, aimer et imiter le comportement du Prophète (ﷺ), non seulement dans les actes rituels, mais aussi dans les gestes les plus quotidiens : son sourire, sa manière de parler, de dormir, de pardonner, de s’asseoir, de négocier, d’écouter.

1.2. Le Coran, reflet et témoin de son caractère

Le Coran et la personne du Prophète Muhammad (ﷺ) sont, dans la compréhension musulmane, étroitement liés. Non seulement il a reçu la révélation, mais il a vécu en conformité parfaite avec elle. Lorsqu’on demanda à `A’isha, son épouse, quel était son comportement, elle répondit simplement :

« Son caractère, c’était le Coran. »
(Rapporté par Muslim, n°746)

Cette réponse concise mais profonde est devenue une clef d’interprétation pour les générations de musulmans : toute la dimension éthique du Coran se retrouve dans la conduite du Prophète, au point qu’on peut dire qu’il a été le Coran “marchant” (al-Qur’ân al-mashyî).

Ainsi, chaque fois que le Coran prescrit une valeur — justice, patience, miséricorde, sincérité, pardon, modestie, équité — Muhammad (ﷺ) en est l’incarnation la plus pure. Il n’a jamais contredit, contourné ou relativisé un seul principe Divin. Au contraire, il les a vivifiés dans le monde réel.

1.3. Une conduite préservée et protégée

Pour les musulmans, la ʿiṣma (l’impeccabilité prophétique) signifie que le Prophète (ﷺ) est préservé par Dieu de tout péché majeur, de toute trahison morale, et de toute faute qui contredirait sa mission. Cela ne signifie pas qu’il ne fait jamais d’erreur Humaine (ex. : stratégie ou avis révisé), mais qu’aucune faute morale n’entache son intégrité.

Dieu corrige, guide, éclaire, redresse — et le Prophète accepte immédiatement toute directive divine sans objection. Cette soumission exemplaire est une part essentielle de son comportement.

Exemple coranique (Traduction approximative de la sourate An-Najm 53:3-4)

« [Ô Muhammad,] Il ne prononce rien sous l’effet de la passion. Ce n’est rien d’autre qu’une révélation inspirée. »
(Coran, 53:3-4)

Ce verset soutient, pour les musulmans, que même les paroles du Prophète dans son rôle de guide sont inspirées et guidées — d’où la valeur juridique et morale de la sunna dans l’islam.

1.4. L’amour des musulmans pour son comportement

Ce lien entre Révélation et comportement explique pourquoi chaque détail de la conduite du Prophète a été précieusement transmis, consigné, étudié : sa manière de manger, de dormir, de saluer, de prier, d’être père, mari, voisin, gouvernant…

Il n’est pas seulement l’enseignant du bon comportement, il est la preuve vivante que ce comportement est possible, même au plus haut niveau de responsabilité humaine.

Les Compagnons disaient :
« Jamais nous n’avons vu quelqu’un sourire plus que le Messager de Dieu. »
(Tirmidhî, 3641)

Et encore :
« Il marchait humblement, mangeait avec les pauvres, saluait les enfants, et répondait à l’invitation du plus simple des croyants. »

Cet amour pour la personne du Prophète est si profondément enraciné dans la foi musulmane qu’il dépasse l’admiration : il devient une forme d’adoration par imitation, une voie vers Dieu par l’amour de Son Messager.

2. Traits généraux de caractère dans la tradition islamique

La tradition musulmane attribue au Prophète Muhammad (ﷺ) les plus hautes qualités Humaines, dans une harmonie rare : ni extrêmes, ni contradictions, mais une équilibre parfait entre douceur et fermeté, humilité et autorité, silence et éloquence. Ces qualités ne sont pas seulement des traits de personnalité : elles sont considérées comme un miroir de la Révélation, et chaque trait a un rôle spirituel et moral dans la construction du croyant.

2.1. La véracité et la fiabilité : aṣ-Ṣādiq, al-Amīn

Avant même la Révélation, Muhammad (ﷺ) était surnommé par ses concitoyens :

  • al-Amīn (le digne de confiance),

  • aṣ-Ṣādiq (le véridique).

Il n’avait encore jamais prêché un message Divin, mais ses concitoyens l’avaient vu agir dans les affaires, les conflits tribaux, les relations marchandes. Ils savaient qu’il ne mentait pas, ne trahissait pas la parole donnée, ne profitait pas des faibles.

Lorsqu’il reçut la révélation, il rassembla les Quraych et dit :
« Si je vous disais qu’un ennemi est caché derrière cette colline, me croiriez-vous ? »
Ils répondirent :
« Oui, car tu n’as jamais menti. »
(Rapporté dans Ibn Hishâm)

Cette véracité absolue, même dans les détails de la vie ordinaire, fait partie des fondations de la foi musulmane. Pour les croyants, un homme choisi par Dieu pour transmettre la vérité ultime ne peut être entaché de mensonge, même minime.

2.2. La patience (ṣabr) et la persévérance dans l’adversité

Le Prophète Muhammad (ﷺ) a été, dès le début de sa mission, confronté à des oppositions virulentes :

  • moqueries publiques,

  • boycott économique,

  • rejet de sa propre tribu,

  • blessures physiques,

  • et perte de ses plus grands soutiens (Khadîja, Abû Ṭâlib).

Et pourtant, il n’a jamais maudit ses ennemis. Il n’a jamais prié pour leur perte. Il a prié pour leur guidée.

Exemple célèbre : après l’expulsion violente de la ville de Ṭâ’if, alors que l’ange Jibrîl lui propose de détruire la ville, il répond :

« Je préfère espérer qu’un jour leurs enfants adoreront Dieu seul. »
(Rapporté par al-Bukhârî, Muslim)

Sa patience ne fut pas passive, mais active et confiante. Il supportait, priait, avançait. Il enseignait que :

« La patience est lumière. »
(Hadith rapporté par Muslim, n°223)

Et encore :

« Dieu est avec les patients. »
(Coran, 2:153)

2.3. La miséricorde : une nature, une mission

Le Coran affirme sans ambiguïté :
(Traduction approximative de la sourate Al-Anbiya, 21:107)

« Et Nous ne t’avons envoyé que comme miséricorde pour les mondes. »
(Coran, 21:107)

Cette compassion (rahma), est un fil conducteur de toute la vie du Prophète. Que ce soit dans :

  • sa manière de parler aux enfants,

  • ses pardons répétés à ceux qui l’ont attaqué,

  • sa douceur envers ses épouses,

  • sa générosité envers les pauvres,

  • son comportement même envers les animaux et la nature.

Lors de la conquête de La Mecque, lorsqu’il entra victorieux dans la ville de ses persécuteurs, il déclara simplement :
« Allez, vous êtes libres. »
(Rapporté par Ibn Hishâm)

Il n’y eut ni représailles, ni pillage, ni vengeance. Ceux qui l’avaient humilié et tenté de le tuer furent pardonnés sans condition.

Les Compagnons disaient :

« Jamais il ne fut vulgaire ni grossier. Il pardonnait à celui qui l’avait offensé. »
(al-Shamā’il al-Muḥammadiyya)

2.4. L’humilité : serviteur et messager

Bien qu’il fût chef d’État, commandant militaire, législateur et Prophète, Muhammad vivait avec la même simplicité qu’un homme du peuple. Il refusait les titres pompeux. Il disait :

« Ne me flattez pas comme les chrétiens ont flatté Jésus fils de Marie. Dites : le serviteur de Dieu et Son messager. »
(Bukhârî, 3445)

Dans sa maison, il :

  • réparait ses sandales,

  • servait ses proches,

  • partageait les repas des pauvres,

  • mangeait à même le sol,

  • refusait les habits de luxe.

Il dormait sur une natte qui marquait son flanc. Lorsqu’on lui en proposa une plus confortable, il répondit :

« Que me veux-tu avec ce monde ? Je ne suis ici que comme un voyageur s’étant reposé à l’ombre d’un arbre. »
(Tirmidhî, 2377)

2.5. La justice et l’intégrité morale

Muhammad (ﷺ) était d’une droiture absolue, sans favoritisme, sans injustice, même envers ses proches. Un jour, une femme noble vola, et certains voulurent éviter la peine prévue. Il refusa :

« Par Dieu, si Fâtima, fille de Muhammad, avait volé, je lui aurais coupé la main. »
(Bukhârî, 6788)

Il jugeait selon la vérité, pas selon les liens familiaux. Il rendait justice aux musulmans comme aux non-musulmans. Il disait :

« Le plus aimé de moi est celui qui vient à moi avec le cœur le plus pur, la langue la plus véridique, et qui rend justice, même contre lui-même. »
(al-Bayhaqī)

Et le Coran ordonne explicitement :

« Soyez fermes dans l’équité, témoins de Dieu, même contre vous-mêmes ou vos proches. »
(Coran, 4:135)

Muhammad en fut le premier exemple vivant.

3. Sa vie privée : douceur, pudeur et exemplarité

Dans la tradition islamique, l’excellence du Prophète Muhammad (ﷺ) ne se limite pas à ses fonctions publiques ou à ses engagements religieux : elle s’exprime avec autant de clarté dans sa vie privée. C’est précisément là que sa sincérité se révèle avec le plus d’évidence : dans sa manière d’être en famille, à la maison, avec les siens, sans protocole, sans public, sans enjeu politique.

Les musulmans considèrent que son comportement dans sa sphère intime est tout aussi normatif que sa vie publique, car il incarne à chaque instant la moralité révélée. Voici comment les sources musulmanes décrivent cet homme tendre, juste, discret et profondément humain, dans les gestes de la vie quotidienne.

3.1. En famille : amour, écoute et loyauté

a. Avec son épouse Khadîja

Khadîja bint Khuwaylid fut la première épouse du Prophète et la seule jusqu’à sa mort. Leur union dura plus de 25 ans, sans interruption, ni conflit majeur. Muhammad (ﷺ) l’aimait profondément, au point de ne jamais oublier sa mémoire, même après son décès.

Il disait d’elle :

« Elle m’a cru quand les gens me traitaient de menteur, elle m’a soutenu quand les autres m’abandonnaient, elle a partagé sa fortune avec moi… et Dieu m’a donné d’elle des enfants. »
(Rapporté par Ahmad et al-Ḥākim)

Quand on lui offrait de se remarier après sa mort, il refusait pendant longtemps, disant :

« Il n’y a pas eu de femme comme Khadîja. »

b. Avec ses enfants

Le Prophète a eu plusieurs enfants, dont Fâtima, sa fille bien-aimée, qui est devenue pour les musulmans l’exemple de la piété féminine. Lorsqu’elle entrait, il se levait, l’embrassait, et la faisait asseoir à sa place.

« Fâtima est une partie de moi. Ce qui l’afflige m’afflige, ce qui lui fait du mal me fait du mal. »
(Muslim, 2449)

Lors de la perte de son fils Ibrâhîm, il pleura sans honte, tout en acceptant le décret Divin :

« Les yeux pleurent, le cœur est affligé, mais nous ne disons que ce qui satisfait notre Seigneur. »
(Bukhârî, 1241)

3.2. Avec ses épouses : justice, respect et affection

Le Prophète Muhammad (ﷺ) a eu plusieurs épouses, principalement après la mort de Khadîja, pour des raisons sociales, humanitaires ou politiques. Ces mariages servaient :

  • à protéger des veuves de compagnons tombés au combat,

  • à sceller des alliances tribales,

  • à répondre à des directives divines, comme dans le cas de Zaynab bint Jaḥsh.

Mais quel que soit le contexte, il traitait chacune avec une justice stricte et un respect profond. Il répartissait équitablement son temps, ses biens, son attention. `A’isha, la plus jeune et la plus vive de ses épouses, disait :

« Il plaisantait avec moi, il me laissait gagner quand on courait ensemble… Puis un jour, il courut plus vite et me battit en souriant. »
(Ahmad, 26194)

Il n’élevait jamais la voix, ne levait jamais la main, ne ridiculisait personne. S’il devait reprendre, il le faisait avec bienveillance, parfois avec silence, ou par un conseil général.

« Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur envers ses femmes. Et je suis le meilleur d’entre vous envers les miennes. »
(Tirmidhî, 3895)

Le mariage avec `A’isha – réponse islamique à une objection moderne

(nous prévoyons de rédiger un article complet sur cet sujet)

Certains lecteurs modernes s’étonnent du jeune âge de `A’isha au moment de son mariage. Dans la tradition musulmane, ce mariage est compris dans le contexte historique et culturel de l’époque, où les filles étaient promises dès la puberté, et où l’espérance de vie, les rythmes biologiques et sociaux étaient très différents.

Surtout, ce mariage fut heureux, respectueux, sans contrainte, et fut voulu par Dieu lui-même, selon les hadiths. `A’isha elle-même fut l’une des plus grandes savantes de l’islam, transmettant plus de 2 000 hadiths, et enseignant le fiqh et la médecine aux hommes comme aux femmes. Elle n’a jamais exprimé la moindre plainte sur son mariage.

Bien que son âge véritable de son mariage soit débattu, ce n’est pas un sujet de gêne pour les musulmans, mais une démonstration de confiance Divine en elle, et un exemple d’intelligence, de force et de spiritualité féminine dans l’islam.

3.3. Dans sa maison : simplicité et service

Le Prophète n’avait ni palais, ni trône, ni serviteurs qui faisaient tout à sa place. Dans sa maison :

  • il réparait ses habits,

  • il trayait ses animaux,

  • il balayait, nettoyait, cuisinait quand nécessaire.

`A’isha rapporte :

« Il était au service de sa famille. Et quand l’heure de la prière arrivait, il quittait tout pour Dieu. »
(Bukhârî, 6039)

Les murs de sa maison étaient faits d’argile, le plafond de feuilles de palmiers. Il dormait sur une natte rugueuse. Il se contentait de peu, par choix, et par cohérence avec son message. Il disait :

« Ô Allâh, fais-moi vivre pauvre, mourir pauvre, et ressusciter avec les pauvres. »
(Tirmidhî, 2352)

Ce choix radical de simplicité était pour lui une source de paix et un acte d’amour envers les démunis.


4. Le Prophète avec les gens : douceur, accessibilité, exemplarité sociale

L’une des caractéristiques les plus marquantes du Prophète Muhammad (sws), telle que transmise par la tradition musulmane, est sa relation exceptionnelle avec autrui : enfant ou adulte, riche ou pauvre, croyant ou non-croyant, ami ou ennemi. Il n’était pas seulement un modèle dans l’absolu, mais aussi dans l’interaction humaine, par sa présence bienveillante, sa parole mesurée, sa maîtrise émotionnelle, et son équité totale.

4.1. Avec les enfants, les pauvres et les esclaves : dignité et proximité

a. Avec les enfants

Le Prophète était d’une tendresse remarquable avec les enfants. Il jouait avec eux, leur donnait de l’attention, les saluait dans les rues, et portait ses petits-enfants pendant la prière.

« J’ai vu al-Ḥasan sur les épaules du Prophète. Quelqu’un dit : “Quel bon enfant !” Il répondit : “Et quel bon grand-père !” »
(Tirmidhî, 3769)

Lorsqu’un de ses petits-fils montait sur son dos pendant la prosternation, il prolongeait la prière jusqu’à ce que l’enfant descende de lui-même.

Le dernier prophète de l'islam (ﷺ) a dit dans la tradition islamique :

« Celui qui n’est pas tendre envers les enfants, Dieu ne sera pas tendre envers lui. »
(Muslim, 2319)

b. Avec les pauvres et les nécessiteux

Le Prophète (sws) vivait parmi les pauvres, mangeait avec eux, s’asseyait à même le sol sans distinction. Il ne supportait pas qu’on les méprise. Il disait :

« Cherchez-moi parmi les faibles. C’est par eux que vous êtes secourus et pourvus. »
(Abû Dâwûd, 2594)

Il offrait ce qu’il avait sans jamais rien garder. Quand quelqu’un le sollicitait, il donnait sans blâme. Même quand il n’avait rien, il disait :

« Vends ceci et reviens me voir, je compléterai. »

c. Avec les esclaves et serviteurs

Il brisa radicalement la hiérarchie sociale injuste de son temps. Il libéra des esclaves (comme Bilâl), recommanda de ne pas les surcharger, et ne permit jamais la violence contre eux.

« Ce sont vos frères. Donnez-leur à manger de ce que vous mangez. Donnez-leur à porter ce que vous portez. Et ne les chargez pas de ce qu’ils ne peuvent supporter. »
(Bukhârî, 30)

Bilâl, esclave éthiopien affranchi, devint le muezzin officiel de Médine. Le Prophète ne l’appelait jamais “esclave” mais “frère”.

Avant l’islam, les esclaves étaient traités comme des objets. Muhammad (ﷺ), tout en acceptant leur présence dans un monde encore esclavagiste, a révolutionné leur statut :

  • Il leur donnait des droits égaux en humanité.

  • Il mangeait avec eux, ne les différenciait pas dans les habits.

  • Il recommandait de les affranchir, les bien traiter, et de ne jamais les frapper.

Un jour, un homme frappa son serviteur. Le Prophète lui dit :

« Dieu a plus de pouvoir sur toi que tu n’en as sur lui. »

Anas ibn Mālik, qui servit le Prophète pendant dix ans, disait :

« Jamais il ne m’a dit “ouf”. Jamais il ne m’a réprimandé, même quand je faisais une erreur. »
(Muslim, 2310)

4.2. Avec ses compagnons : respect, loyauté et écoute

a. Accessible et égal avec tous

Muhammad (3.4. Avec les serviteurs et esclaves : fraternité et justice) s’asseyait là où il y avait de la place. Les étrangers de passage ne pouvaient pas le distinguer parmi les siens tant il se mêlait naturellement au groupe.

« Il n’interrompait jamais quelqu’un qui parlait. Il ne détournait jamais son visage avant que l’interlocuteur ne l’ait fait. »
(Shamâ’il al-Tirmidhî)

Il répondait toujours aux salutations.

b. Conseil mutuel et absence d’autoritarisme

Le Prophète ne gouvernait pas comme un roi. Il consultait ses compagnons, écoutait même les plus jeunes. Il faisait parfois prévaloir leur avis au sien, même si cela se soldait par des épreuves (ex. : bataille d’Uḥud).

Le Coran lui-même le décrit ainsi :
(Traduction approximative de la sourate Al Imran, 3:159)

« C’est par la miséricorde de Dieu que tu as été doux avec eux. Si tu avais été rude et dur de cœur, ils se seraient éloignés de toi. »
(Coran, 3:159)

c. Fidèle et reconnaissant

Il ne trahissait jamais un compagnon. Il se souvenait des anciens, respectait les services passés, et ne rabaissait jamais les erreurs sincères.

Il a dit selon la tradition islamique :

« Celui qui ne remercie pas les gens ne remercie pas Dieu. »
(Tirmidhî, 1954)

4.3. Avec les non-musulmans : justice, paix et dialogue

a. Politesse et respect

Même envers ceux qui le combattaient, il ne proférait pas d’insultes. Il disait :

« L’insulte envers un musulman est une perversité ; le combattre est un acte de mécréance. »
(Bukhârî, 48)

Lorsqu’une délégation juive lui rendait visite, il les recevait avec courtoisie. Il acceptait les cadeaux de chrétiens et d’Arabes polythéistes. Il avait un voisin juif malade qu’il visita personnellement.

b. Dialogue avec respect

Il ne coupait pas la parole, même aux détracteurs. Il répondait aux critiques avec des versets, ou gardait le silence quand il n’y avait rien à gagner.

Une fois, un homme polythéiste vint négocier une solution de compromis. Il écouta sans interrompre, puis répondit posément. Le Coran souligne cet art du débat noble :
(Traduction approximative de la sourate An Nahl, 16:125)

« Et discute avec eux de la meilleure manière. »
(Coran, 16:125)

L’accueil des délégations chrétiennes de Najrân

En l’an 10 de l’Hégire, une délégation chrétienne de Najrân vient discuter de la foi. Le Prophète les reçoit dans sa mosquée, les écoute sans les interrompre, leur permet même de prier selon leur rite dans le lieu sacré musulman. À la fin, un accord de paix et de protection est signé.

Il a dit selon la Tradition islamique :

« Quiconque fait du tort à un dhimmi [non-musulman sous protection] me trouvera contre lui au Jour du Jugement. »
(Abû Dâwûd, 3052)

Cet épisode est pour les musulmans une preuve éclatante de tolérance réelle, sans conversion forcée ni violence, même dans une position de force.

5. Dans les épreuves : courage, maîtrise de soi et confiance en Dieu

L’histoire du Prophète Muhammad (sws) n’est pas celle d’un homme toujours entouré de succès et de partisans fidèles. Bien au contraire : elle est jalonnée d’épreuves, de trahisons, de pertes personnelles, de guerres inévitables, de douleurs physiques et morales. Pourtant, ce qui distingue le comportement prophétique dans la tradition islamique, c’est sa constance morale et sa fermeté dans l’adversité.

Le Prophète incarne l’idéal coranique du sabr (patience active), du tawakkul (confiance en Dieu) et du ḥilm (maîtrise de soi dans la colère). Même dans les moments les plus durs, il agit avec lucidité, justice et grandeur d’âme.

5.1. Dans les conflits armés : justice, clarté et retenue

a. Une guerre encadrée par la morale

Selon la tradition islamique, Muhammad (sws) ne s’est jamais engagé dans une guerre pour l’orgueil, la vengeance ou la domination. Chaque conflit a été défensif, ou pour protéger la communauté contre des menaces existentielles. Avant chaque affrontement, il proposait la paix, même à ceux qui l’avaient trahi auparavant.

« Ne désirez pas rencontrer l’ennemi, mais si vous le rencontrez, soyez fermes. »
(Bukhârî, 2966)

b. Règles de conduite dans la guerre

Il posait des limites claires :

  • Ne pas tuer femmes, enfants, vieillards, moines ou non-combattants.

  • Ne pas couper les arbres, ni empoisonner les puits.

  • Ne pas mutiler les morts.

  • Traiter les prisonniers avec dignité.

Un jour, il vit une femme tuée sur le champ de bataille. Il en fut bouleversé et déclara fermement que cela était interdit.

« Dieu est Beau et aime la beauté ; miséricordieux et aime la miséricorde. Soyez miséricordieux sur terre, et Celui qui est au ciel sera miséricordieux envers vous. »
(Tirmidhî, 1924)

5.2. Face à la trahison : fermeté juste, sans haine aveugle

a. Le cas des Banû Qurayẓa

Lors de la bataille de la Tranchée, en l’an 5 de l’Hégire, la tribu juive des Banû Qurayẓa, liée par un pacte avec les musulmans, fut accusée d’avoir trahi et pactisé avec les Quraychites. Après la levée du siège, Muhammad (ﷺ) accepta de confier le jugement à un arbitre choisi par leurs alliés eux-mêmes, Saʿd ibn Muʿādh.

Saʿd prononça un verdict conforme à la loi mosaïque : exécution des hommes coupables de trahison militaire, capture des femmes et enfants — sentence qui fut acceptée par Muhammad, sans cruauté ajoutée, sans triomphe.

Ce jugement est vu, dans la tradition musulmane, comme une mesure exceptionnelle, dictée par les circonstances graves de la trahison, et non comme une norme de guerre. Il n’a jamais été répété.

« Le Prophète ne cherchait pas la violence. Mais il ne protégeait pas la communauté au détriment de la justice. »

5.3. Dans la souffrance physique et psychologique : silence, prière et pardon

a. Pertes personnelles

Le Prophète perdit, au cours de sa vie :

  • son père avant sa naissance,

  • sa mère à 6 ans,

  • son grand-père à 8 ans,

  • sa femme Khadîja et son oncle Abû Ṭâlib la même année,

  • presque tous ses enfants sauf Fâtima.

Chaque deuil fut vécu avec douleur mais accepté avec soumission à la volonté Divine.

Lorsqu’on enterra Ibrâhîm, son dernier fils, il pleura en silence. Un Compagnon s’étonna. Il dit :
« Les yeux pleurent, le cœur est affligé, mais nous ne disons que ce qui satisfait notre Seigneur. »
(Bukhârî, 1241)

b. Blessures et humiliations

Lors de la bataille de Uḥud, il fut blessé au visage. On vit son sang couler. On lui dit : « Maudis-les ! »

Il répondit :

« Je n’ai pas été envoyé pour maudire, mais comme miséricorde. »

Même blessé, même trahi, il ne souhaitait jamais la perte de ses ennemis, mais leur guidée.

c. La maladie finale

Avant sa mort, affaibli par la fièvre, il continue de diriger la prière, puis désigne Abû Bakr pour le remplacer dans cet acte fondamental. Il s’adresse une dernière fois à sa communauté, rappelant :

  • la prière,

  • le bon traitement des femmes,

  • l’interdiction de l’oppression.

Il meurt sans bien matériel, dans la chambre de `A’isha, la tête posée sur ses genoux, ayant pardonné, transmis, et prié.

6. Le testament moral

La fin de la vie du Prophète Muhammad (ﷺ) n’est pas marquée par un repli ou un relâchement dans son comportement. Bien au contraire : les derniers mois de sa vie sont vécus dans une pleine lucidité spirituelle, une sagesse transmise, et une préoccupation constante pour sa communauté (umma). Son comportement à cette période, tout comme ses paroles, constitue un testament éthique et spirituel pour les générations futures.

6.1. Le pèlerinage d’adieu (ḥajj al-wadāʿ) : une synthèse du message

L’année 10 de l’Hégire, le Prophète entreprend le seul et unique pèlerinage après l’islamisation de La Mecque. Il y est accompagné de dizaines de milliers de compagnons. Ce voyage, empreint de solennité, devient l’occasion pour lui de transmettre son dernier grand message public.

Dans ce qui est appelé le sermon d’adieu, il prononce des paroles devenues fondatrices dans l’éthique musulmane :

a. Dignité humaine et égalité universelle

« Ô gens ! Votre Seigneur est Un. Votre père est un. Il n’y a de supériorité pour l’Arabe sur le non-Arabe, ni pour le non-Arabe sur l’Arabe, ni pour le blanc sur le noir, ni pour le noir sur le blanc, si ce n’est par la piété. »
(Hadith authentique rapporté par Ahmad et al-Bayhaqî)

Cette déclaration est l’une des plus nettes affirmations de l’égalité raciale et ethnique dans une société tribale. Elle continue d’inspirer les musulmans du monde entier.

b. Respect des droits

« Ô gens, vos femmes ont des droits sur vous, comme vous en avez sur elles. [...] Prenez soin d’elles, car elles sont vos compagnes. »

Ṣaḥīḥ Muslim, Livre du Pèlerinage (Kitāb al-Ḥajj), hadith n° 1218

« Le sang, les biens et l’honneur du musulman sont sacrés, comme est sacré ce jour, ce mois, et ce lieu. »

Ṣaḥīḥ al-Bukhârî, Livre du Pèlerinage, hadith n° 1739

Le Prophète (ﷺ) résume ici une vision éthique complète de la société : la dignité de la vie, la sécurité des biens, la protection des femmes, la fin de l’exploitation économique.

6.2. Ses derniers conseils : prière, droits, responsabilité

Alors qu’il tombe malade peu après le pèlerinage, le Prophète ne cesse de rappeler, à plusieurs reprises, les principes fondamentaux qu’il veut voir perdurer :

  • La prière (aṣ-ṣalâh) :

    « La prière, la prière ! »
    (Rappel répété durant sa maladie, selon Ibn Māja)

  • Le traitement juste des faibles et des serviteurs :

    « Craignez Dieu en ce qui concerne les esclaves que vous possédez. »

  • L’observance du Coran et de la Sunna :

    « Je vous laisse deux choses : si vous vous y accrochez, vous ne vous égarerez jamais : le Livre de Dieu et ma sunna. »
    (Muwatta’ de Mālik)

Ces paroles sont pour les musulmans la charte morale ultime : elles rappellent que l’islam est foi, mais aussi responsabilité, pouvoir, mais aussi service, adoration, mais aussi justice humaine.

6.3. Sa mort : simplicité, lucidité et pleine soumission

Le Prophète Muhammad (ﷺ) meurt à l’âge d’environ 63 ans, dans la chambre de `A’isha, dans une humilité absolue :

  • sans palais,

  • sans richesse,

  • sans autorité héréditaire,

  • sans insigne de pouvoir terrestre.

Il meurt en disant :

« Ô mon Seigneur, le compagnon suprême… »
(Bukhârî, 4463)

Il choisit ainsi Dieu plutôt que ce monde, dans la plénitude de sa mission accomplie. À sa mort, il ne laisse :

  • ni or,

  • ni propriété,

  • ni document d’héritage autre que le Coran, sa sunna, et le modèle de sa conduite.

Les compagnons, bouleversés, doivent être ramenés à la raison par Abû Bakr qui déclare :

« Celui qui adorait Muhammad, qu’il sache que Muhammad est mort. Mais celui qui adorait Dieu, Dieu est vivant et ne meurt jamais. »

7. Pourquoi il est toujours un modèle aujourd’hui

Quatorze siècles après sa mort, le Prophète Muhammad (ﷺ) reste, pour les musulmans du monde entier, la référence centrale en matière d’éthique, de comportement, de relation à Dieu et aux autres. Son exemple, loin d’être figé dans le passé, est perçu comme vivant, actuel, adapté à chaque époque. Ce lien entre les croyants et la personnalité prophétique n’est ni culturel ni sentimental uniquement : il est spirituel, légal, et existentiel.

7.1. Une sunna vivante, un modèle incarné

Le comportement du Prophète (sws), appelé sunna, est étudié, mémorisé, imité, jour après jour :

  • Dans la prière (gestes, invocations),

  • Dans les relations humaines (salutations, comportement social),

  • Dans la justice, la gestion du foyer, l’éducation, la charité,

  • Dans la gestion de la colère, du pouvoir, des émotions.

Suivre la sunna, ce n’est pas seulement copier un comportement extérieur : c’est entrer dans un état d’alignement spirituel avec celui que Dieu a loué.

Le Prophète disait :
« Quiconque ravive ma sunna, m’aime. Et quiconque m’aime sera avec moi au Paradis. »
(Tirmidhî, 2678)

Chaque croyant aspire à imiter son sourire, sa patience, sa parole véridique, sa compassion envers les faibles, son attachement à la prière nocturne, sa réaction face à l’injustice.

7.2. Une cohérence universelle et inégalée

L’un des éléments qui renforcent, pour les musulmans, la centralité de Muhammad (ﷺ) est sa cohérence intégrale :

  • Il était le même dans sa maison que dans la mosquée.

  • Le même dans la victoire que dans la défaite.

  • Le même dans la richesse que dans la pauvreté, dans la force que dans la maladie.

Les grands hommes de l’Histoire peuvent être brillants dans un domaine, mais faibles dans un autre. Le Prophète, lui, est cohérent sur tous les plans : spirituel, social, personnel, politique, émotionnel.

Ibn Kathîr, exégète célèbre, dit :
« Il n’a jamais été vu dans une contradiction entre ses paroles et ses actes. Il enseignait la justice, et l’appliquait. Il appelait au pardon, et pardonnait. Il recommandait l’aumône, et donnait tout. »

Cette intégrité constante rend son comportement crédible, aimable et imitable, même dans un monde moderne.

7.3. Réponse aux questions contemporaines : une sagesse intemporelle

Dans un monde qui valorise la puissance, la consommation, l’individualisme ou la performance, beaucoup découvrent avec étonnement un Prophète proche des pauvres, doux avec les enfants, miséricordieux envers les fautes, respectueux des femmes et des non-musulmans.

a. La place des femmes

Muhammad (sws) a été un réformateur profond de la condition féminine :

  • Il interdit l’infanticide des filles,

  • Reconnaît les droits à l’héritage,

  • Encourage l’éducation des femmes,

  • Traite ses épouses avec affection, justice et intelligence.

« Les femmes sont les sœurs des hommes. »
(Abû Dâwûd, 236)
« Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur envers ses femmes. »
(Tirmidhî, 3895)

b. Tolérance religieuse

Malgré les tensions tribales et religieuses de son époque, il garantit la liberté de culte aux chrétiens, aux juifs et aux sabéens vivant sous sa protection. Il interdit tout acte de contrainte religieuse :
(Traduction approximative de la sourate Al Baqara, 2:256)

« Nulle contrainte en religion. »
(Coran, 2:256)

Et il déclara :

« Quiconque opprime un non-musulman protégé, je serai son adversaire au Jour du Jugement. »
(Abû Dâwûd, 3052)

c. Écologie, bien-être animal, modération

Il interdit de tuer un animal sans nécessité, interdit de couper les arbres inutilement, recommande la modération dans la nourriture, la boisson, la parole.

Conclusion

Parmi les innombrables figures que l’histoire humaine a portées, aucune n’est aussi intimement liée à la vie de ses disciples que le Prophète Muhammad (sws). Pour les musulmans, il n’est pas seulement un fondateur de religion, un chef d’État ou un guide spirituel : il est le miroir vivant du message divin, le modèle humain par excellence, l’enseignant par la parole mais surtout par l’exemple.

Son comportement n’était pas circonstanciel, ni opportuniste, ni réservé à l’élite ou à des moments particuliers. Il fut, du début à la fin de sa vie, la mise en acte parfaite de la volonté de Dieu :

  • Dans la pauvreté comme dans la richesse,

  • Dans la faiblesse comme dans le pouvoir,

  • Dans la famille comme sur le champ de bataille,

  • En public comme en privé.

Les musulmans n’admirent pas son comportement uniquement pour ses exploits historiques, mais parce qu’il représente un idéal accessible et concret, capable de transformer la vie du cœur, de la maison, de la société et de la civilisation. Il ne laissa derrière lui ni empire, ni trésor, ni monuments. Il laissa des cœurs purifiés, des lois équilibrées, des principes immortels, et une lumière douce qui continue de guider.

Dans un monde saturé d’images, de tensions, de contradictions morales, le comportement du Prophète Muhammad (ﷺ) continue de briller comme un phare de sens, d’équilibre, de dignité et de miséricorde. Il ne proposait pas la domination par la force, mais la victoire par le cœur, par la foi sincère, par le service des autres, par l’amour de Dieu.